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17 février 2011 4 17 /02 /février /2011 08:05

Telles sont, Monsieur, les réponses que je donne, en toute vérité, à vos interrogations, à votre curiosité légitime sur des faits qui appartiennent désormais à l’histoire. Souvent, c’est la caractère propre des grands drames de ne comporter ni le mystère, ni le secret, ni rien qui approche du roman. Croyez-moi, c’est ce caractère de grandeur simple et de noble et sereine tranquillité, qui ont marqué les résolutions prises à cette époque par le Prince Impérial.

 

Quant à sa vie, elle était limpide et pure comme le cristal de roche, et c’est avec pleine vérité et pleine justice que le Cardinal-Primat d’Angleterre a pu, en prononçant son oraison funèbre, le proposer comme un exemple à tous les chrétiens, comme un modèle de vertus à tous les jeunes gens, et d’héroïsme à tous les soldats.

 

Dans sa dernière prière, il s’offrait en sacrifice à Dieu pour le salut de tous. Il termina les rares paroles politiques qu’il prononça par ces mots : « Que Dieu veille sur la France et lui rende sa prospérité et sa grandeur ».

 

Je termine sur cette phrase et sur ce noble vœu. Puisse Dieu, Monsieur, exaucer la prière de celui qui fut l’un de ses plus nobles enfants et replacer bientôt la Fille aînée de l’Eglise au rang que Dieu lui a assigné parmi les nations et pour le service de sa cause, c’est-à-dire au premier.

 

Baron Tristan LAMBERT.

 

 

[« Les Crimes Maçonniques : la  mort du Prince Impérial »  par Adrien Papillaud ; 1891 – p. 19 & 20]

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16 février 2011 3 16 /02 /février /2011 12:56

Nul jeune homme n’eut une existence aussi respectable, aucun n’occasionna jamais moins de chagrins à ceux qui l’aimaient ; nul non plus, toute question politique à part, ne laissa derrière lui un plus grand nombre d’affections et de dévouements ; nul ne mérita davantage les regrets et les respects.

 

Profondément catholique, digne filleul de l’immortel et saint Pie IX, sa dernière visite sur la terre d’Europe fut pour cette petite église de Chislehurst où reposait son père, et où je l’accompagnai seul quand le 26 février [NDA : le 27 février], une heure avant son départ, il s’y rendit dès l’aube, pour y recevoir son Dieu.

 

Son affection filiale donna aussi sur cette terre d’Europe son dernier regard et son dernier embrassement à sa mère, dont les larmes et l’affaissement douloureux semblaient prophétiser la catastrophe prochaine, et pleurer par avance sur le deuil du lendemain …

 

 

[« Les Crimes Maçonniques : la  mort du Prince Impérial »  par Adrien Papillaud ; 1891 – p. 18 & 19]

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15 février 2011 2 15 /02 /février /2011 07:32

Poussant plus loin vos interrogations vous me demandez, monsieur, mon impression sincère sur les rapports qui existaient entre le Prince Impérial et l’Impératrice, entre le fils et la mère.

 

En toute vérité, ils étaient, de part et d’autre, empreints d’une profonde tendresse. Tendresse déférente de la part du fils, tendresse passionnée de la part de la mère.

 

J’ai vécu de longues années, et passé de longs temps avec eux, je n’ai jamais eu à constater que l’affectueux respect manifesté avec ce tact de parfaite gentilhommerie, qui était le caractère distinctif du Prince ; que l’affection ardente et passionnée témoignée par l’impératrice, et qui revêtait ce triple caractère : de la mère à son fils ; de la femme qui a tout perdu, à l’unique amour qui lui reste ; de la souveraine, au dernier espoir de sa dynastie. Le Prince Impérial jouissait, à tous égards, d’une entière liberté, il n’en mésusa jamais, et rien ne vint ternir l’admirable dignité de sa vie. Des divergences, des discussions qui pouvaient surgir entre deux natures aussi ardentes, aucune ne m’a jamais paru sérieuse, non plus que dépasser les bornes de l’inquiète et jalouse tendresse d’une mère qui n’a plus rien au monde que son fils, et qui parfois se prend involontairement à oublier qu’elle a devant soi un homme et non plus un enfant ; qui voudrait écarter de sa route tous les dangers et toutes les intrigues, d’une part ; de l’autre, le sentiment impatient du jeune homme qui, conscient de sa force, trouve inutiles les sollicitudes et les précautions accumulées par la tendresse alarmée de la mère.

 

Pour me résumer : je souhaite à toutes les mères un fils affectueux, déférent et tendre comme l’était le Prince Impérial ; je souhaite à tous les fils d’être aimés et veillés par une affection aussi ardente et aussi profonde que l’était celle de l’Impératrice.

 

Je l’ai vue au chevet de son fils malade, et rarement j’ai assisté à un spectacle aussi touchant …

 

 

[« Les Crimes Maçonniques : la  mort du Prince Impérial »  par Adrien Papillaud ; 1891 – p. 16 & 17]

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10 février 2011 4 10 /02 /février /2011 12:33

L’Angleterre, où il vivait, avait ressenti une émotion immense à la nouvelle des premiers désastres africains. Les jeunes officiers, ses compagnons d’étude à Woolwich, de manœuvres à Aldershot, partaient joyeusement pour la campagne d’Afrique, s’en réjouissaient, s’y préparaient devant lui. Il les écoutait rêveur ; un des jours qui suivit, son tempérament ardent se résolut à les imiter.

 

A l’insu de tous, n’en ayant prévenu l’Impératrice que le fait accompli, pour éviter les obstacles et les alarmes de son anxieuse tendresse, il sollicita comme un honneur de partir pour l’Afrique australe et de partager les fatigues et les dangers de ses compagnons de l’école d’artillerie ; son insistance, son charme, la douleur que les premiers refus lui occasionnèrent, triomphèrent de toutes les difficultés, et le départ du Prince Impérial fut décidé.

 

Voilà les trois motifs qui déterminèrent ce départ, il n’en est point d’autres qui, pour moi, méritent l’examen ; toute autre allégation n’appartient point à l’histoire et l’on ne saurait, suivant moi, s’arrêter, soit à ce qui n’existait point, soit à ce qui ne pesa d’aucune façon sur sa généreuse mais téméraire résolution, à laquelle, prévenu tardivement du reste, je m’opposai cependant de tout mon pouvoir, mais sans la moindre apparence de succès par ailleurs …

 

 

[« Les Crimes Maçonniques : la  mort du Prince Impérial »  par Adrien Papillaud ; 1891 – p. 14  & 15]

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10 février 2011 4 10 /02 /février /2011 07:52

Français, profondément Français, le Prince Impérial était pénétré de cette vérité que jamais les débats égoïstes et stériles des Parlements n’ont sauvé les Nations.

 

Il sentait que l’heure des crises suprêmes survenues, son énergie pouvait écraser le mal révolutionnaire qui mène la France au tombeau sous le nom de République, il voulait conquérir par un fait d’armes glorieux le renom nécessaire pour pouvoir commander un jour à ceux qui auraient résolu de sauver la Patrie au péril de leur vie. Les basses calomnies des pamphlets et des feuilles de la Révolution ne le laissaient point indifférent.

 

Il se sentait supérieur à leur venin, mais il voulait acquérir la gloire incontestable d’une action héroïque pour pouvoir encore mieux les confondre …

 

 

[« Les Crimes Maçonniques : la  mort du Prince Impérial »  par Adrien Papillaud ; 1891 – p. 13 & 14]

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9 février 2011 3 09 /02 /février /2011 07:59

Le Prince était, dans toute l’acceptation du mot, un chevalier Chrétien et Français.

 

Napoléon, il aimait la gloire, et avait, dès son plus jeune âge, intenté ses études et ses goûts sur les questions militaires ; le sang qu’il tenait de sa mère, issue de l’antique et illustre race ducale des Guzman, lui avait donné l’amour de la chevalerie et des entreprises héroïques.

 

Enfant, ses plus belles fêtes étaient les revues, ses séjours au camp de Châlons au milieu de notre armée.

 

Adolescent, il était au milieu d’elle en 1870. Il y témoigna son sang-froid et son courage dans un premier engagement, non considérable, mais heureux cependant. Il fut le témoin profondément attristé de nos premières douleurs ; la défaite, la Révolution, la séparation des siens, l’exil vinrent augmenter ses peines.

 

Jeune homme, il étudia l’art militaire dans la première école d’Angleterre, il suivait avec passion, et avec amertume de ne pouvoir les imiter, les débuts de ses amis les plus intimes dans les rangs de notre armée.

 

Il aimait, il recherchait le péril pour lui. Jamais il n’y eût exposé les autres, et surtout il n’y aurait jamais abandonné personne …

 

 

[« Les Crimes Maçonniques : la  mort du Prince Impérial »  par Adrien Papillaud ; 1891 – p. 12 & 13]

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8 février 2011 2 08 /02 /février /2011 07:52

Vous me demandez d’abord, Monsieur, quels furent, à mon avis, les motifs qui déterminèrent la grave et subite décision du Prince Impérial de prendre part à la guerre du Zoulouland, qui se termina pour lui, par sa mort héroïque dans la catastrophe d’Ityotyosi.

 

Ils furent multiples, je les diviserai en trois groupes :

 

Ceux qui tenaient au caractère du Prince Impérial lui-même ; ceux qui tenaient à son patriotisme ; ceux qui tenaient aux milieux militaires et anglais dans lesquels le Prince Impérial vivait, lorsqu’éclata, comme un coup de foudre, à Londres, la nouvelle de la défaite d’Isandula, de l’horrible massacre qui la suivit, nouvelle qui causa en Angleterre et dans l’armée anglaise une émotion dont nous pouvons difficilement nous faire une idée en France, mais que l’on peut comparer, sans exagération aucune, moins le péril personnel et immédiat, à l’émotion profonde causée en 1870 à Paris, par la défaite glorieuse de Reichshoffen.

 

D’autres motifs que ces trois, pour ma part, je n’en connais point, et, croyez-moi, il n’en exista point d’autres.

 

Chercher des causes inexactes, futiles ou romanesques à une détermination aussi grave prise par le Prince Impérial, qui avait pleine conscience de la hauteur de ses responsabilités et de ses devoirs, ne saurait convenir à qui prétend étudier les évènements avec vérité, sans passion, et avec la résolution d’écarter le torrent de récits et d’imaginations, qui ne manquent jamais de surgir après un évènement aussi inopiné, aussi funeste, aussi considérable.

 

La résolution du Prince Impérial fut amenée d’abord par son caractère

 

 

[« Les Crimes Maçonniques : la  mort du Prince Impérial »  par Adrien Papillaud ; 1891 – p. 10 & 11]

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7 février 2011 1 07 /02 /février /2011 13:19

« Les Crimes Maçonniques : la mort du Prince Impérial »

 

par A. Papillaud (1891)

  

***

 

 

Monsieur,

 

Vous êtes venu à moi sous les auspices les plus honorables, m’ayant été présenté par mon ami et ancien collègue, M. Roy de Loulay, et guidé par le motif le plus respectable : celui de rendre un juste tribut d’hommages et de regrets au prince chrétien et vaillant qui fut le Prince Impérial, et celui de payer un autre tribut de respect, tout aussi légitimement dû, à l’Impératrice Eugénie, que sa triple couronne de douleur, comme femme, comme mère, comme souveraine, non moins que son caractère élevé et ses infortunes inouïes, chrétiennement et royalement supportées, désignent justement à la vénération et à la respectueuse pitié de tous.

 

Votre curiosité m’a semblé louable et j’ai résolu d’y satisfaire de mon mieux.

 

Vous savez, Monsieur, qu’après la catastrophe du Zoulouland, mes réflexions mûries, j’ai le droit de le dire, sous l’œil de Dieu, et fort au-dessus de tout intérêt humain, m’ont guidé vers la cause de la légitimité.

 

C’est donc, après dix ans d’une respectueuse et intime amitié d’enfance, après neuf ans de dévouement entier donnés au Prince Impérial malheureux et exilé, qu’après sa mort, absolument libre de tous autres engagements, je me suis consacré, sans réserves ni limites, à la royauté chrétienne et au droit historique dont Monsieur le Comte de Chambord a été, et dont Monsieur le Comte de Paris est, depuis Lui, le légitime représentant.

 

Conscient de tous mes devoirs, j’ai conservé, profond et intact, et vis-à-vis de tous, sans m’en faire naturellement le moindre mérite, mon immuable respect pour Celui que j’avais servi fidèlement, et pour Celle qui a, comme dernière épreuve, le malheur de lui survivre.

 

La politique n’a rien à voir aux questions que vous avez bien voulu me poser, et pour rien au monde je ne voudrais l’y introduire. Si j’ai rappelé la détermination que j’ai cru devoir prendre il y a douze ans, c’est uniquement parce que, d’une part, je ne veux tromper personne, et que, de l’autre, elle me semble établir davantage encore, non point ma véracité, je ne crois pas en avoir besoin auprès de ceux qui me connaissent, mais bien mon entière et exacte impartialité …

 

 

[« Les Crimes Maçonniques : la  mort du Prince Impérial »  par Adrien Papillaud ; 1891 – p. 7 à 9]

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