Telles sont, Monsieur, les réponses que je donne, en toute vérité, à vos interrogations, à votre curiosité légitime sur des faits qui appartiennent désormais à l’histoire. Souvent, c’est la caractère propre des grands drames de ne comporter ni le mystère, ni le secret, ni rien qui approche du roman. Croyez-moi, c’est ce caractère de grandeur simple et de noble et sereine tranquillité, qui ont marqué les résolutions prises à cette époque par le Prince Impérial.
Quant à sa vie, elle était limpide et pure comme le cristal de roche, et c’est avec pleine vérité et pleine justice que le Cardinal-Primat d’Angleterre a pu, en prononçant son oraison funèbre, le proposer comme un exemple à tous les chrétiens, comme un modèle de vertus à tous les jeunes gens, et d’héroïsme à tous les soldats.
Dans sa dernière prière, il s’offrait en sacrifice à Dieu pour le salut de tous. Il termina les rares paroles politiques qu’il prononça par ces mots : « Que Dieu veille sur la France et lui rende sa prospérité et sa grandeur ».
Je termine sur cette phrase et sur ce noble vœu. Puisse Dieu, Monsieur, exaucer la prière de celui qui fut l’un de ses plus nobles enfants et replacer bientôt la Fille aînée de l’Eglise au rang que Dieu lui a assigné parmi les nations et pour le service de sa cause, c’est-à-dire au premier.
Baron Tristan LAMBERT.
[« Les Crimes Maçonniques : la mort du Prince Impérial » par Adrien Papillaud ; 1891 – p. 19 & 20]